Paru dans Jeune Résistance n°25 (hiver 2001)
Pionniers fidèles du rock nationaliste-révolutionnaire, les musiciens de FRACTION ont livré il y a quelques semaines leur quatrième disque, « Reconquista ». Nous les avons rencontré dans leur fief niçois, où ils ont répondu aux questions de Jeune Résistance en délivrant un puissant message de combat. Combat politique, combat culturel.
1/ A l’heure où FRACTION sort son quatrième CD, quel regard jetez vous sur le chemin parcouru depuis « Rejoins nos rangs » ?
Depuis « Rejoins nos rangs », Fraction a connu un certain nombre d’évolutions. Le line-up a subi quelques changements tandis que le groupe s’est approprié des styles musicaux aussi divers que la Oï, le Hard-core, le Trash et le Metal. Nous pensons, en effet, qu’il faut sans cesse se renouveler et ne pas hésiter à prendre des risques. Le danger, à nos yeux, réside dans l’immobilisme et l’absence de créativité.
En revanche, malgré les années écoulées, Fraction n’a jamais cessé de diffuser un message radical, contestataire et enraciné. Au-delà du discours propagé par le groupe, nous voulons insister sur la fidélité à nos idéaux ainsi que sur la constance dans l’engagement militant.
2/ Avec ce nouveau CD, FRACTION s’éloigne de la musique métal. Les innovations musicales et le travail du son sont à l’honneur. La voix toujours puissante, devenue claire et mélodique, ne change pourtant rien au discours, radical, implacable. Définiriez vous ainsi le rock identitaire : l’ouverture musicale, mise au service de la rectitude politique ?
« Reconquista » représente surtout un retour aux sources, musicalement parlant. Le style est très orienté punk hard-core avec toutefois un certain nombre d’innovations. La ballade « Ce soir » ou la présence de chœurs chantés, par exemple, vont en étonner plus d’un. Par ailleurs, nous avons fait effort particulier sur la voix afin de rendre le message toujours plus compréhensible.
Avec « Reconquista », Fraction doit pouvoir toucher un public plus large qu’auparavant. C’est, bien entendu, l’objectif que doit se fixer tout groupe de rock identitaire : diffuser un message politique clair sur un support musical susceptible de toucher le plus grand nombre.
3/ Premier « CD à thème » du rock nationaliste, « Reconquista » aborde courageusement le thème de l’immigration, sans céder ni au politiquement correct, ni à la facilité d’un discours « anti-bougnoules ». Pouvez vous nous présenter les différents angles d’approche que vous avez choisi de suivre ?
Cette nouvelle production s’intéresse, en effet, à des questions essentielles telles que l’immigration, le métissage institutionnalisé et le développement de l’islam en Europe. Toutefois, nous avons conscience que le système capitaliste détient une part importante de responsabilité dans la situation actuelle. Il paraît donc préférable de s’attaquer, en priorité, aux causes plutôt qu’aux conséquences.
Maintenant, il est évident que cette politique provoque des résultats désastreux qu’il convient de dénoncer : déculturation, explosion de la délinquance, misère sociale et chaos ethnique.
Nous avons aussi voulu nous intéresser à ceux qui, par peur, font preuve de complaisance à l’égard des bandes ethniques. Quand ils n’adoptent pas tout simplement leur mode de vie.
Ce Cd est, en définitive, un véritable appel à la reconquête spirituelle, ethnique et territoriale de la nation européenne.
4/ L’immigration est elle avant tout une colonisation, ou un « esclavage mondial » ?
Nous pensons qu’il s’agit, tout d’abord, d’une véritable entreprise d’esclavage organisée à l’échelle mondiale. Au nom du profit, on n’hésite pas à sacrifier des hommes et des femmes pour satisfaire les intérêts du marché. Le patronat recherche une main d’œuvre corvéable à merci. On édicte donc des traités pour abolir les frontières et faciliter les déplacements de population. L’homme, qui était enraciné dans sa culture et ses traditions, devient une simple marchandise qui échoue en Occident dans les usines, les bordels, les camps Sonacotra et les ateliers clandestins du Sentier.
Pour essayer de faire passer la pilule, on parle de droits de l’homme et d’intégration. Mais les populations immigrés commencent à s’organiser : propagation de l’Islam dans les milieux les plus divers, développement d’économies parallèles, main-mise sur des zones territoriales que la police a depuis longtemps déserté, création de listes « citoyennes » aux élections quand ce n’est pas directement une liste islamique comme on l’a vu récemment en Belgique…
L’immigration n’est pas donc, à l’origine, une colonisation mais ses conséquences tendent à renforcer cette idée, jour après jour. Parlons plutôt d’une colonisation à retardement qui se trouve d’ailleurs renforcée par le fort taux de natalité chez les populations immigrés.
5/ « Ecoguerrier », « Ya Basta », « Esclavage mondial ». On note une forte convergence entre les préoccupations nationalistes révolutionnaires et celles des militants anti-mondialistes. Dans quelle mesure ce rapprochement est-il délibéré ? Peut-il contribuer à la création d’un pôle anti-système, capable de rallier des masses en dehors du clivage droite/gauche ?
Nous éprouvons une véritable sympathie pour certaines initiatives lancées par le mouvement « anti-mondialiste ». Malheureusement, la plupart de ses porte-paroles ne souhaitent pas réellement combattre la mondialisation. Ils veulent plutôt l’aménager. Ce faisant, ils se transforment en pantins d’un système qui sait manipuler les fausses oppositions. Et en réclamant la libre circulation des individus, des gens comme José Bové se transforment en responsables des Ressources humaines au service des grandes multinationales.
Toutefois, notre discours cherche surtout à toucher les militants sincères. Ceux qui, en lutte contre la globalisation, refusent la dictature du grand Capital, la disparition des frontières, la destruction des identités et le viol de notre patrimoine écologique. Ce combat contre la globalisation dépasse bien évidemment le clivage droite/gauche.
6/ Le combat culturel semble être votre priorité. Pourquoi et comment agir dans ce sens ?
Le combat culturel est indissociable du combat politique. Car comment espérer prendre un jour le pouvoir si nous n’avons pas réussi auparavant à convaincre notre peuple de la justesse de nos idées ?
Le but d’une guerre culturelle reste donc la conquête pacifique du pouvoir politique par la prise de contrôle des esprits des citoyens. Pour cela, il est nécessaire de rester en contact permanent avec le réel afin de pouvoir toucher efficacement notre peuple. Rappelons que le but n’est pas de prêcher à des convertis mais plutôt de convertir ceux qui ne le sont pas encore. Utiliser la culture pour faire passer nos thèses dans les masses populaires, telle est notre conception du combat culturel.
Et les possibilités qui s’offrent à nous ne manquent pas. Il suffit de s’en donner les moyens. En s’investissant, par exemple, dans le réseau associatif, dans la création d’une maison d’édition ou d’un label de production musical. La BD, le réseau Internet, la sculpture, la peinture, la musique… autant de supports qu’il convient d’utiliser pour les transformer en supports de diffusion de notre idéal. Mais il faut, dans le même temps, refuser sans cesse de s’enfermer dans un ghetto si l’on ne veut pas être condamné à vivre en vase clos, à l’écart d’une société que l’on prétend vouloir changer. Face à certaines dérives, on peut évoquer la diffusion de la K7 Bleu Blanc Rock dans la rue, devant des lycées ou lors de la Fête de la Musique. Une opération qui témoigne de cette volonté d’aller au contact de notre peuple et que nous soutenons de toutes nos forces.
7/ En s’inscrivant dans un créneau plus politique que nostalgique, l’association BLEU BLANC ROCK fait figure d’outsider dans le paysage de la jeunesse nationaliste. Comment cette rupture avec un certain consensus est-elle accueillie par les militants ?
Il est certain que la démarche d’ouverture prônée par Bleu Blanc Rock n’est pas comprise par tout le monde. Certains préfèrent s’enfermer dans leurs certitudes pour finalement favoriser le développement d’une culture « du milieu ».
L’attitude des animateurs de Bleu Blanc Rock est toute autre. Après la k7 à 10 francs diffusée à 5000 exemplaires dans les milieux les plus divers, voici qu’ils lancent une compilation CD à 2 euros sur le thème du combat anti-mondialisation. Un créneau extrêmement porteur aujourd’hui et que les militants identitaires se doivent d’occuper. Sur ce CD, on trouve pas moins de 16 groupes dont certains sont extérieurs à la mouvance nationale. Sur le site web de Bleu Blanc Rock, on retrouve cet esprit d’ouverture à travers le choix des articles, des brèves et des chroniques de disques. Qu’importe si les groupes ou organisations cités ne partagent pas totalement nos idéaux. L’essentiel est ailleurs. Il s’agit surtout de mettre en avant ce qui est susceptible de créer des passerelles et de confirmer le bien-fondé de notre combat. En s’intéressant aux autres initiatives, nous évitons l’isolement et devenons des acteurs à part entière du rock contestataire. Nous pouvons alors espérer attirer à nous d’authentiques militants anti-système.
8/ Pionniers du rock nationaliste, à quel point revendiquez-vous l’étiquette « R.I.F. » ? Quelles sont les formations musicales dont vous vous sentez le plus proche ?
Fraction a été créé bien avant que le terme « R.I.F » ne voit le jour. Et au moment où Vae Victis sortait sa première production, Fraction finalisait l’album « Rejoins nos rangs ». Les deux groupes, qui étaient déjà en contact, se sont d’ailleurs retrouvés sur la compilation « France Explosion 1 ».
Il est également bon de rappeler que si l’on parle beaucoup du RIF aujourd’hui, il n’en a pas toujours été ainsi. Et nombreux sont ceux qui, dans la mouvance nationale, ne prenaient pas au sérieux ces jeunes militants décidés à utiliser le rock pour faire passer leurs idées.
Dès le début, l’objectif du RIF a été de refuser les discours à la fois archaïques et nostalgiques pour proposer un message enraciné en phase avec le réel et donc susceptible de toucher un large public. Ceci étant dit, si Fraction se sent complètement en phase avec cette démarche, le groupe a toujours refusé qu’on lui accole une quelconque étiquette. Nous voulons rester libres de nos choix et de notre stratégie. Nous pensons, en effet, que Fraction se doit d’être présent partout où il est possible de diffuser un message politique constructif et sans concession.
Les groupes dont nous nous sentons le plus proche aujourd’hui sont, sans conteste, Ile de France, Vae Victis et Kaiserbund. La symbiose entre ces formations est telle que certains musiciens se retrouvent associés dans des projets politiques et culturels parallèles.
9/ Pour terminer, pouvez-vous nous en dire plus sur vos projets ?
Outre la promotion de « Reconquista » (plusieurs concerts sont déjà prévus), nous travaillons d’ores et déjà sur un certain nombre de projets : Composition de nouveaux morceaux pour plusieurs compilations européennes, enregistrement d’un split-Cd avec un groupe allemand sans oublier la préparation du prochain album. Fraction n’a donc pas dit son dernier mot !
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